Dans l’attente repoussée de son démantèlement, l’Union européenne se décompose

La crise allemande bat son plein. Les alliés bavarois CSU d’Angela Merkel n’ont pas voulu lui accorder les deux semaines de répit qu’elle demandait, avant la tenue du sommet européen, afin de négocier au mieux la future interdiction de pénétrer en Allemagne des réfugiés clandestins ainsi que de ceux qui ont été enregistrés dans le pays européen de leur arrivée qu’ils exigent.

Les lignes bougent de tous les côtés

La provocation de Matteo Salvini a atteint son but au-delà de toute espérance. Il a mis en évidence la cacophonie européenne qui ne demandait qu’à se réveiller à propos des réfugiés et dont il entend profiter. Elle ne va pas manquer de s’exprimer lors du sommet de fin juin, où une nouvelle réglementation succédant à celle Dublin n’a aucune chance d’être trouvée. Entre répartir une immigration sélectionnée grâce à la redéfinition du droit d’asile et barricader les frontières de l’Europe, le choix est impossible.

Le compte n’y est pas, la dynamique du conflit est préservée

Pour couper court à toute spéculation, Angela Merkel a rompu un silence soigneusement entretenu depuis des mois. Elle a d’abord explicité ce que le porte-parole du gouvernement allemand Stefan Seibert entendait hier par l’adoption d’une attitude d’ouverture vis-à-vis du nouveau gouvernement italien : elle propose aux jeunes chômeurs qualifiés italiens de venir travailler en Allemagne.

Mattarella a tout faux

Le président de la République Sergio Mattarella a jeté de l’huile sur le feu ! La nomination de Carlo Cottarelli au poste de premier ministre n’a pas convaincu les marchés et les électeurs. Le spread des taux italien et allemand à dix ans a bondi, et les sondages annoncent une forte progression du score de la Ligue. Il n’obtiendra pas la confiance au parlement et ne pourra pas faire adopter le budget 2019 comme il en rêve naïvement. L’opération du président de la République renvoie à l’épisode Mario Monti, qui a finalement échoué, à ceci près que celui-ci disposait d’une … Lire la suite

Les Allemands n’ont pas de plan B

Ces derniers temps, il est fait assaut de créativité afin de contourner le diktat des autorités allemandes et de leurs alliés, dont le modèle de croissance est mis à mal par Donald Trump. L’objectif est d’assouplir les contraintes qui pèsent sur la politique budgétaire sans violer le pacte signé avec le démon, mais tout bute sur la constatation que, plus que jamais crispées, elles n’ont pas de politique de rechange.